Plusieurs désordres physiologiques et symptômes de maladies sont observés au champ. Là où les récoltes sont terminées, il est recommandé d'enfouir les résidus et de semer une culture de couverture. Des oeufs et des larves de la deuxième génération de la mouche du chou sont encore observés. D'autres ravageurs sont actifs : cécidomyie du chou-fleur, chenilles défoliatrices, punaises et thrips.
ÉTAT GÉNÉRAL DES CULTURES
Les épisodes de chaleur et de pluie se succédant, plusieurs désordres physiologiques sont observés dans les champs de crucifères : insolation, dessiccation, flétrissement, montaison prématurée et carences minérales (ex. : brûlure de la pointe). Dans les zones à drainage imparfait, on observe également de l'asphyxie racinaire et des foyers d'infection de maladies racinaires, telles la fonte des semis/tige noire et la fusariose vasculaire, causées par des champignons du sol des genres Pythium, Fusarium et Rhizoctonia spp. La hernie des crucifères est également favorisée, mais les symptômes sont généralement plus visibles lorsque le sol s'assèche.
Les prévisions météorologiques annonçant du temps plus frais, le mildiou est à surveiller.
Par ailleurs, les conditions ont été favorables aux maladies bactériennes, notamment la pourriture molle bactérienne dont les symptômes sont visibles là où l'eau a tendance à s'accumuler à la base des pétioles et dans les inflorescences de crucifères-fleurs qui arrivent à maturité.
Bien que les conditions aient également été favorables, on observe une faible progression des taches alternariennes (A. brassicae, A. brassiciola) et de la nervation noire. À noter que l'homologation du SWITCH 62.5 WG (groupes 9 et 12) a été régularisée dans les crucifères feuilles/fleurs, notamment contre les taches alternariennes. Une mise à jour à l'étiquette d'homologation sera effectuée sur le site Web de Santé Canada dans les prochains jours, mais les paramètres d'application demeurent les mêmes.
Taches alternariennes sur feuilles de brocoli
Photo : CIEL
Nervation noire à la marge des feuilles de chou
Photo : CIEL
DESTRUCTION DES RÉSIDUS ET IMPLANTATION DE CULTURES DE COUVERTURE
Après la récolte de vos cultures ou l'abandon d'un champ, il est recommandé de déchiqueter et d’enfouir les résidus. Cette opération permet d'empêcher les ravageurs et les maladies de se développer et/ou de compléter leur cycle, ce qui constitue une stratégie efficace pour limiter leur impact sur les crucifères de la saison, mais également sur celles qui seront cultivées dans les années à venir. D'ailleurs, parmi les stratégies préventives de lutte contre la nervation noire, il est recommandé d'enfouir rapidement les résidus de culture pour accélérer leur décomposition.
Après la destruction des résidus de culture, il est aussi recommandé de couvrir les sols en semant des plantes de couverture (culture simple ou mélange de plusieurs espèces de plantes). En plus d'améliorer la santé et la conservation des sols, leur implantation (travail du sol) et leur développement contribuent à la valorisation des éléments fertilisants et à la bonne gestion des ennemis des cultures, notamment en compétitionnant avec les mauvaises herbes et en interférant dans le cycle de développement de certains ravageurs et de certaines maladies. Il faut toutefois attendre les bonnes conditions de sol et climatiques pour semer les cultures de couverture afin qu'elles germent rapidement et puissent croître de manière optimale.
INSECTES RAVAGEURS
La ponte de la deuxième génération de la mouche du chou se poursuit dans l'ensemble de la province et on observe des larves par endroits. Du côté des chenilles défoliatrices, la piéride du chou et la fausse-teigne des crucifères sont toujours présentes et des interventions sont en cours pour protéger les cultures. L'activité de la cécidomyie du chou-fleur demeure généralement faible à modérée et on observe très peu de dommages. Les thrips demeurent à surveiller dans les champs de chou près du stade de pommaison. Attention de ne pas confondre leurs dommages avec les symptômes d'oedème, un désordre physiologique s'exprimant sous forme de petites boursouflures qui surviennent lorsque les racines absorbent plus d'eau que ce que la plante peut en évacuer par transpiration. Enfin, les punaises sont observées dans certains champs et les dommages au niveau des nervures, des pétioles et des inflorescences sont à surveiller là où elles sont très actives.
Fausse-teigne des crucifères sous les feuilles enveloppantes d'une pomme de chou
Photo : CIEL
Si vous avez des doutes sur les symptômes que vous observez, votre conseiller ou les experts du
Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ pourront vous aider. D'ailleurs, afin d'encourager le secteur de l'
agriculture biologique et la
relève agricole à faire appel à ses services, le LEDP
offre gratuitement des analyses à ces
clientèles.
Pour toute information concernant les produits phytosanitaires homologués dans les crucifères, consultez les
bulletins d'information 2024 N° 1 (
herbicides), N° 2 (
insecticides) et N° 3 (
fongicides).
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabel Lefebvre, M. Sc. (CIEL) et Mélissa Gagnon, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du sous-réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.